Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a publié les résultats de ses enquêtes de conjoncture auprès des entreprises du commerce de gros et des services. Entre résilience, dynamiques dans les transports et les télécommunications, et fragilités persistantes, les données du troisième trimestre 2025 éclairent l’état du secteur tertiaire et les anticipations prudentes pour la fin d’année.
Dans le commerce de gros, la lecture est plus mesurée : au troisième trimestre 2025, 20 % des grossistes déclarent une hausse des ventes sur le marché local et 72 % observent une stabilité. L’emploi y est majoritairement stable pour 84 % des dirigeants, les stocks de marchandises sont jugés « normaux » par 88 % des répondants, et la tendance des prix de vente est perçue comme stable par 69 %, tandis que 27 % notent une hausse. Le commerce de gros bénéficie d’un mix de branches : hausse des ventes surtout dans le commerce de gros de produits alimentaires, boissons et tabacs et du commerce de gros de biens domestiques, tandis que le commerce de gros de produits agricoles bruts et d’animaux vivants enregistre une baisse.
Côté commerce de gros, 27 % des grossistes attendent une hausse du volume global des ventes et 65 % une stabilité. Les commandes pour le trimestre à venir sont estimées « normales » par 79 % des chefs d’entreprise et supérieures à la normale par 18 %. L’emploi devrait rester stable pour 77 % des grossistes, et augmenter pour 21 % d’entre eux. Les branches qui tirent cette confiance sont les autres commerces de gros spécialisés, le commerce de gros de produits alimentaires, boissons et tabacs et le commerce de gros de biens domestiques.
Deuxièmement, la polarisation par branches est manifeste : le dynamisme est concentré sur les transports (aérien, terrestre, entreposage) et les télécommunications, secteurs qui ont soutenu la croissance du segment services. À l’inverse, les activités liées aux transports par eau, à la publicité et au courrier montrent des signes de fragilité, ce qui suggère des réallocations de la demande ou des chocs spécifiques à ces niches.
Troisièmement, la stabilité de l’emploi dans le commerce de gros (84 % au T3 et 77 % au T4 anticipé) illustre un tissu de distribution prudent mais solide. Dans les services, si 35 % ont augmenté l’emploi au T3 et 26 % anticipent une hausse au T4, la prépondérance de la stabilité (57 %) montre que les entreprises privilégient l’ajustement fin plutôt que des embauches massives. Cela reflète une tendance à la consolidation plutôt qu’à l’expansion risquée.
Enfin, les pressions sur les prix demeurent localisées : si 27 % des grossistes ont observé une hausse des prix de vente, la majorité anticipe une stabilité — indice d’un marché où l’inflation tarifaire n’est pas uniformément ressentie.
