Dans un contexte d’incertitudes tel que celui dans lequel nous vivons actuellement, «les entreprises, qui mettent en œuvre des stratégies de durabilité, sont susceptibles de s’inscrire plus efficacement et plus longtemps dans un processus de création de valeur sociétale et de performance durable».
La meilleure option économiquement acceptable dans ces conditions est «d’exploiter sa capacité de résilience pour affronter la crise et saisir l’opportunité de rebondir».
Des multinationales à la PME en passant par les startups, les entreprises ont-elles fait preuve d’engagement et de solidarité sociale pour fédérer leurs partenaires ?
La Responsabilité sociale des entreprises (RSE) est-elle une clé pour surmonter les effets de la crise sanitaire ? C’est bien autour de ces questions que se sont positionnés les projecteurs en cette période de crise. Il est clair que l’organisation responsable est celle qui prend en compte en plus de la dimension économique les deux autres dimensions sociale et environnementale.
Aujourd’hui plus que jamais, la Covid-19 a démontré l’importance de cet enjeu permettant aux entreprises de survivre malgré l’invisibilité et l’incertitude économique qui planent dans le monde, notamment celui des affaires. Nombreuses sont les études qui ont démontré que le renforcement de la résilience à travers des gestes responsables est l’une des clés pour transformer la crise en opportunités.
À en croire Sanae Hanine, PhD, experte en communication, coach et formatrice en développement personnel qui a récemment déclaré au «Matin» : «Ce qu’il faut retenir c’est le fait qu’une opportunité réside au sein de toute difficulté. Les organisations résilientes arrivent à absorber les changements en s’adaptant toujours à leur rythme sans se laisser distancer ou à être dépassées.
En se réinventant sans cesse, elles arrivent à transformer les crises en réussites. Lors des moments difficiles, deux choix se présentent à elles : se replier sur soi et laisser la crise prendre toute la place ou bien exploiter sa capacité de résilience pour l’affronter et saisir l’opportunité de rebondir».
Et d’ajouter que «La résilience est à la base de toute continuité dans les organisations et en mettent en place une culture de résilience, ces dernières détiennent un avantage stratégique par rapport à leur environnement».
Pour les entreprises, l’enjeu est ni plus ni moins de se réinventer et d’emprunter la voie de la coopération et de l’engagement sociétal. De nouvelles méthodes managériales associant l’ensemble des partenaires en interne comme en externe (collaborateurs, clients, fournisseurs, société civile…) centrées sur les valeurs : collaboration, partage, respect, engagement, solidarité, confiance, transparence, satisfaction… sont fortement recommandées.
Adil Cherkaoui, professeur universitaire à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales (FSJES) – Aïn Chock, consultant en RSE et membre permanent du Laboratoire de recherche Gecias, a été aussi clair dans ses propos recueillis récemment par «Le Matin». «La RSE représente une dynamique d’amélioration continue qui amène l’entreprise à se remettre en cause en se posant les bonnes questions.
Elle la fait progresser sans cesse en l’amenant à réduire ses externalités négatives et à accroître celles positives. En effet, plusieurs études ont montré empiriquement que les entreprises, qui mettent en œuvre des stratégies de durabilité, sont susceptibles de s’inscrire plus efficacement et plus longtemps dans un processus de création de valeur sociétale et de performance durable. Il s’agit de créer de la valeur économique d’une manière qui profite aussi à la société, en répondant à ses besoins et ses défis», confirme-t-il.
Cette crise inédite est l’occasion appropriée pour les dirigeants d’entreprises de prendre du recul, de faire le bilan et, surtout, d’envisager avec intelligence le futur. Un plan d’action est nécessaire pour atteindre les objectifs qui devront être certainement partagés avec toutes les parties prenantes .
«Dans une période de très grande incertitude, les entreprises ont besoin de créer, voire de retrouver la confiance de leurs employés, de leurs clients et consommateurs, de leurs fournisseurs et donneurs d’ordre, c’est-à-dire de leurs «parties prenantes» («individus ou groupes ayant un intérêt dans les décisions ou activités d’une organisation» selon la norme ISO 26000)», estime François Fatoux, consultant et en expert en RSE. Rappelons à ce titre que la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) s’est engagée, depuis 2006, dans la promotion de la RSE au sein des entreprises marocaines.
Cette charte, actualisée en date du 31 janvier 2017, est structurée en 9 axes d’engagement définissant chacun des objectifs de stratégie et de conduite managériale précis. Ces objectifs sont en phase avec les orientations et les lignes directrices de la norme ISO 26000 (voir graphe ci-dessous )
Source : LE MATIN
Rédigé par : Najat Mouhssine