Par Fatine El Fatini.
Rabat – Tête haute et regard perçant, le Gardien de la paix et cynotechnicienne Raja El Kassmi avance d’un pas ferme à travers l’aire d’entraînement gazonnée de la Division de la Police Cynotechnique à Rabat, guidée par son fidèle compagnon canin, un berger allemand nommé Mikel.
Ensemble, ils effectuent un exercice de simulation de recherche de stupéfiants dans un véhicule spécialement aménagé. Visiblement, la jeune policière âgée d’une trentaine d’années forme un duo soudé avec son partenaire canin, qui obéit à ses moindres gestes et commandements.
Armée de patience, d’une profonde affection pour les animaux et d’un courage inné, Raja El kassmi a su nouer une relation spéciale avec son partenaire de travail à quatre pattes, formant une paire complémentaire et inséparable qui se démarque par une efficacité à toute épreuve dans les différentes interventions et missions sur le terrain.
L’exercice de simulation effectué en atteste clairement. En seulement quelques secondes, le duo est parvenu à détecter l’objet suspect caché, au grand bonheur de Mikel qui fut aussitôt récompensé par son jouet préféré.
“J’ai développé une véritable relation de complicité et de confiance avec mon chien. On se comprend au simple regard et je sais que je peux compter sur lui, tout comme il peut compter sur moi”, confie à la MAP la jeune cynotechnicienne.
“Ensemble nous avons réussi plusieurs opérations de détection de stupéfiants et de billets de banque”, se réjouit cette native de Fès, qui a intégré en 2022 la Division de la Police Cynotechnique, relevant de la Direction de la Police Judiciaire.
Spécialisée dans la recherche de stupéfiants, de billets de banque et d’explosifs, Raja El Kassmi mène avec courage et abnégation de nombreuses missions “sensibles” et extrêmement importantes qui s’inscrivent dans le cadre de la lutte contre la criminalité et la préservation de la sécurité publique, représentant ainsi l’exemple de la femme marocaine qui s’acquitte de ses missions avec passion et abnégation au service de sa patrie.
En poste au port de Tanger ville, qui compte une gare maritime, une marina et un port de pêche, elle est chargée d’effectuer, en compagnie de son chien, “des ratissages du port et de scruter finement l’ensemble des bagages et des véhicules, en vue de s’assurer de l’absence de tout danger potentiel”.
Faisant partie d’une trentaine de policière ayant investi cette spécialité et mené des carrières brillantes dans le domaine de la police cynotechnique, Raja se dit “très fière” d’exercer ce métier longtemps considéré comme une “chasse gardée” des hommes.
Sa passion pour son travail, couplée à son dévouement, sa rigueur et son affection, lui ont permis de se distinguer dans ce métier et d’y apporter sa propre touche féminine, telle que constatée par ses collègues et chefs hiérarchiques.
Ces derniers lui reconnaissent, en effet, la capacité à combiner douceur et autorité dans son comportement avec les canidés, parvenant ainsi à nouer un lien étroit avec son chien tout en gagnant sa confiance et son obéissance totales.
“Pour réussir ce métier et parvenir à former une équipe soudée avec son chien, il faut être fort, sauf que la force physique, à elle seule, n’est pas suffisante pour parvenir à cette fin. La véritable force du cynotechnicien réside dans sa patience, sa persévérance, son intelligence et sa manière d’aborder son chien”, a-t-elle précisé.
Cela fait déjà 3 ans que la jeune policière partage son quotidien avec son chien, établissant une routine bien huilée.
Chaque matin, Raja vient chercher son compagnon pour le libérer de sa box et monter son collier et le reste du matériel de maîtrise (muselière, bricole et laisse). Car Mikel a bien droit à sa promenade quotidienne, un moment de détente et de communion partagées pour ce duo de choc, avant chaque exercice. Une fois la promenade terminée, l’heure des exercices arrive.
Après un briefing par le chef de groupe sur le scénario de la simulation, Raja et son coéquipier entament l’entraînement, une phase indispensable pour maintenir “la capacité opérationnelle” du binôme.
“Je suis fière d’avoir pu parvenir à ce résultat et réussi à concilier parfaitement exigences professionnelles et responsabilités familiales”, se réjouit Raja qui fait honneur à son uniforme par son sens profond du devoir, de responsabilité et d’abnégation.
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