Par Youness KRAIFA.
Istanbul – Animée par une détermination et une passion sans limites, l’ingénieure marocaine Ouiame Chakkour trace son parcours académique et professionnel avec confiance et brio dans le domaine du génie civil en Türkiye, s’imposant parmi les talents émergents de ce secteur en Anatolie.
Cette jeune Marocaine occupe le poste de professeur assistante à l’Université Aydın d’Istanbul, prouvant que l’ambition, le sérieux et la persévérance permettent de faire la différence. De petite fille rêvant de porter le titre de “docteure” à chercheure visant à révolutionner le monde de la construction, tel est le parcours singulier de Ouiame Chakkour, qui a réussi à inscrire son nom dans le registre de l’excellence académique et scientifique.
Ouiame a entamé son parcours académique à la Faculté des sciences et techniques de l’Université Abdelmalek Essaâdi de Tanger, où elle a obtenu son master, avant de s’envoler pour Türkiye afin de poursuivre son parcours universitaire. Elle y a intégré l’Université technique de Yıldız à Istanbul, où elle a décroché un doctorat en génie civil, consolidant ainsi sa place en tant que chercheure spécialisée dans ce domaine.
Dans un entretien à la MAP, Ouiame confie que sa passion pour la recherche scientifique a été le moteur principal de son choix d’orientation vers le génie civil, évoquant sa première visite à Istanbul en 2013, lorsqu’elle a ressenti une forte attraction pour cette ville profondément ancrée dans l’histoire et à la croisée des chemins entre l’Orient et l’Occident. C’est ainsi, que son aventure a commencé après l’obtention de son master.
En août 2015, alors âgée de 23 ans, Ouiame Chakkour s’envole vers Istanbul, avec dans ses bagages un rêve immense et une volonté inébranlable. Elle postule alors pour un doctorat à l’Université Yıldız Teknik, l’une des plus prestigieuses de Turquie. Grâce à une bourse d’études, elle a pu se consacrer pleinement à la recherche scientifique avec un objectif clair : contribuer par la recherche à un changement significatif dans le domaine du génie civil et de la construction.
Pour la jeune ingénieure, s’installer en Türkiye est déjà un défi en soi, auquel s’ajoute la barrière linguistique. Bien qu’elle soit une parfaite polyglotte, le turc ne fait pas partie des langues qu’elle connait, rendant la communication avec ses hôtes particulièrement difficile au début. Mais Ouiame Chakkour ne s’est pas laissée décourager. Elle s’est s’inscrite aux cours de langue turque (TÖMER) et a mis tout en œuvre pour améliorer ses compétences linguistiques en pratiquant quotidiennement la langue.
Son plus grand défi n’était pas uniquement la langue, mais aussi l’adaptation à un environnement différent en tant que jeune professeure universitaire et femme dans un domaine majoritairement masculin. Au départ, elle ressentait une certaine appréhension quant à sa capacité à s’imposer face aux étudiants et à ses collègues, mais elle a rapidement trouvé son rythme et s’est intégrée au corpus académique et scientifique du pays.
Aujourd’hui, en tant que professeure assistante à l’Université Aydın, elle contribue à la formation d’une nouvelle génération d’ingénieurs et mène des recherches avancées dans le domaine de la construction. La situation géographique de Türkiye, exposée aux risques sismiques, constitue un véritable défi pour l’ingénierie civile, renforçant la nécessité de développer des matériaux de construction innovants et sécurisés. Ceci lui a offert l’opportunité de travailler sur de nouvelles avancées en génie civil et de développer des techniques de construction plus sûrs et durables.
Pour elle, Istanbul n’est pas qu’un simple lieu de vie, c’est une source d’inspiration scientifique et architecturale où coexistent des édifices historiques et des gratte-ciels modernes. Cet équilibre nourrit ses idées de recherche et ses publications scientifiques, qui mettent en lumière les enjeux de l’évolution du secteur de la construction.
Si l’ingénierie civile a longtemps été un domaine prédominé par les hommes, Ouiame ne s’est jamais laissée impressionner. Elle affirme n’avoir jamais douté de ses compétences face à ses collègues hommes, convaincue que sa véritable force réside dans sa maîtrise du domaine.
Au fil de son parcours, elle a trouvé une source d’inspiration inépuisable en son père, qui l’a toujours encouragée à ne pas céder aux stéréotypes et à croire en son potentiel.
Aujourd’hui, Ouiame Chakkour aspire à marquer l’ingénierie civile de son empreinte, non seulement par ses recherches, mais aussi en innovant dans les matériaux de construction afin d’améliorer la vie des gens. Son ambition ultime ? Faire rayonner le Maroc sur la scène mondiale de l’ingénierie et de l’innovation.
Son message aux jeunes Marocaines qui souhaitent se lancer dans l’ingénierie ou la recherche scientifique: Le succès n’est pas un chemin pavé de roses. La persévérance et le travail finissent toujours par payer !
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