« Même leur Lion n’a pas pu leur résister : après l’Égypte et l’Argentine… la Jordanie, dernière victime de l’ouragan marocain »
Ce vendredi, les médias ont unanimement salué la prestation des Lions, mettant en avant la qualité de leur jeu, leur caractère, leur résilience et leur homogénéité en tant que collectif. Une équipe portée par un leader humble, véritable facilitateur et fin animateur de groupe.
En voici une illustration à travers un article publié par le site Kooora (en arabe).
« Le Maroc a prouvé qu’il n’est pas une simple embellie dans le monde du football, mais une expérience durable qui continue de récolter les fruits de son travail à tous les niveaux.
La soirée de jeudi n’avait rien d’ordinaire à Doha, et le stade de Lusail n’était pas qu’un simple rectangle vert accueillant un match de football. Le soir du 18 décembre 2025, la pelouse s’est transformée en scène de l’une des histoires arabes les plus dramatiques. La sélection marocaine, qui n’est désormais ni une surprise ni une exception, a poursuivi sa marche vers les sommets, laissant derrière elle un vice-champion digne de respect : la Jordanie, dirigée par son entraîneur marocain Jamal Sellami, un homme confronté à son pays, à son histoire, et à un ouragan qui ne connaît pas le recul.
Quand le rêve jordanien se heurte à la réalité marocaine
La Jordanie est entrée dans ce match après avoir écrit une histoire digne d’éloges. Une équipe patiente, solide, forte techniquement et tactiquement, qui a atteint la finale arabe avec mérite après avoir écarté de grandes nations comme l’Égypte et l’Arabie saoudite. Sous la houlette de Jamal Sellami, un entraîneur qui connaît le football marocain comme sa poche, il a su bâtir un groupe organisé, combatif, capable de souffrir et de répondre. Mais ce qui n’était pas prévu, c’est que l’adversaire de ce soir-là n’offrirait aucune chance de survie.
Le Maroc n’est pas entré sur le terrain uniquement en tant que favori, mais comme le représentant d’un système complet et structuré. Il l’a démontré dès la 4e minute, lorsque Oussama Tannane a envoyé un message clair avec un but somptueux de très longue distance, annonçant que la soirée serait compliquée pour les Nashama.
Avantage marocain précoce, pressing haut et confiance de joueurs conscients que le temps joue en leur faveur
Révolte jordanienne… mais
La Jordanie a tenu bon, résisté, puis s’est rebellée. Ali Olwan, meilleur buteur du tournoi, a ramené son équipe du bord du gouffre : d’abord par un but, puis en transformant un penalty à la 68e minute, plaçant Sellami face à un rêve qui semblait se concrétiser.
Mais le Maroc ne s’effondre pas. Ce n’est pas une caractéristique du nouveau dictionnaire des Lions de l’Atlas. À la 87e minute, Abderrazak Hamdallah est sorti du banc comme s’il s’agissait d’une scène écrite à l’avance dans le scénario du tournoi.
Le Lion expérimenté n’a eu besoin que d’une seule touche pour ramener le match à égalité. Ce but n’était pas qu’un simple ballon au fond des filets, mais une déclaration mentale : les Marocains croient au retour et refusent la reddition.
En prolongation, la Jordanie a cédé sous le poids de l’usure. Après 90 minutes de combat acharné, Hamdallah a porté le coup de grâce une nouvelle fois.
Trois confrontations… un seul message
La finale face à la Jordanie n’était qu’un nouvel épisode d’une série entamée bien plus tôt, sous un titre clair : « Le Maroc n’apprend plus, il est devenu le maître ».
À Paris, lors des Jeux olympiques de 2024, l’Égypte abordait le match pour la troisième place en pensant que l’histoire la protégerait. Une autre sélection arabe, certes, mais avec une mentalité différente. Ce qui s’est produit a été un choc : six buts marocains sans réponse. Une rencontre qui a dépassé le cadre de la simple compétition pour frôler la dureté sportive. Ce n’était pas une simple défaite, mais l’effondrement total d’un système traditionnel confronté à une réalité moderne impitoyable.
Puis, au Chili, la scène fut encore plus symbolique. L’Argentine, terre de légendes, affrontait le Maroc des moins de 20 ans en finale de la Coupe du monde.
Tout indiquait que le trophée partirait pour Buenos Aires : les noms, l’histoire, les tribunes. Mais le football ne reconnaît que ce qui se passe entre les lignes. Deux buts marocains, une prestation mature et la confiance d’une équipe qui ne craint ni les noms ni le prestige.
Le coup de sifflet final a annoncé quelque chose de plus grand qu’un titre : la naissance officielle d’une nouvelle puissance mondiale redoutable.
Le véritable départ n’était pas ici
Pour comprendre ce qui se passe aujourd’hui, il faut remonter à décembre 2022, à la demi-finale de la Coupe du monde au Qatar, lorsque le Maroc s’est dressé face à la France, championne du monde. La défaite fut là, certes, mais la tête est restée haute.
La quatrième place n’était pas une consolation, mais une fondation, la première pierre d’un projet ambitieux qui ne s’est jamais arrêté.
Depuis ce jour, le Maroc n’a pas considéré cet exploit comme un sommet, mais comme un point de départ.
Les catégories de jeunes sont entrées dans la lumière : une sélection U17 sacrée au niveau continental, une équipe U23 compétitive et constante. Le résultat a été une véritable explosion footballistique : une présence marocaine globale dans les compétitions FIFA chez les hommes, les jeunes, les cadets et les femmes, un fait inédit dans le monde arabe.
Ce qui inquiète vraiment les autres
Ce ne sont pas seulement les résultats qui préoccupent les adversaires des Lions, mais la manière. Le Maroc ne repose pas sur une seule star comme Mohamed Salah en Égypte, ni sur une génération dorée éphémère. Ce qui se construit est le fruit d’un travail institutionnel de longue haleine : des académies réparties sur tout le territoire, à leur tête l’Académie Mohammed VI, des entraîneurs qui comprennent la culture locale, des dirigeants stables face aux échecs, et des joueurs qui se battent pour le maillot.
À une époque où le football est devenu une pure industrie, le Maroc a choisi une voie plus difficile : construire l’homme avant le joueur. C’est pourquoi, lorsqu’il atteint une finale, il ne semble pas invité, mais maître des lieux.
La question qui s’impose est la suivante : après l’Égypte, après l’Argentine et après la Jordanie, qui sera le prochain ? Qui aura le courage de se dresser face à cet ouragan et d’affirmer qu’il peut l’arrêter ?
Le Maroc ne joue pas pour prouver quoi que ce soit, mais parce qu’il sait qui il est.
Et lorsque les Lions soulèvent les trophées, ils ne regardent pas derrière eux.
Même le Lion, quel que soit son passé, même s’il s’appelle Jamal Sellami, face à cette tempête, ne peut que s’incliner. »
