– Par Mohamed Koursi –
Marrakech – Mois de ferveur exceptionnel et moment unique propice au recueillement et à la prière, le Ramadan marque aussi un véritable changement dans les habitudes alimentaires et de consommation des Marocains, en général, et des Marrakchis, en particulier. En témoigne l’engouement fort et inhabituel pour une panoplie de produits nécessaires à la préparation de certains mets indétrônables de la table du ftour.
Aussi bien au niveau des grandes surfaces et des marchés que des petites souikas qui meublent les divers quartiers de la Cité Ocre, la dynamique commerciale qui se déclenche avec l’avènement du mois sacré de Ramadan a d’ores et déjà commencé à prendre de l’ampleur et à se faire sentir depuis quelques jours.
Cette forte demande favorise, en outre, l’émergence de métiers saisonniers qui fleurissent avec l’approche de ce mois béni, engendrant ainsi une effervescence commerciale qui s’empare soudainement des principaux points de vente dans la ville des Sept Saints.
Cette dynamique inhabituelle que connaissent les marchés et souikas de Marrakech touche essentiellement les produits nécessaires à la préparation de chebakia, briouates, sellou et d’autres délices culinaires qui éveillent les papilles, mais aussi les dattes, les légumineuses et des ustensiles spécifiques à cette période (soupières, cuillères en bois, tagine, …), ce qui incarne la place de choix dont jouit ce mois sacré dans les coeurs des Marrakchis et les traditions culinaires de cette ville millénaire.
Approchés par la MAP, des commerçants dans divers points de vente de la ville ont été unanimes à souligner que cet engouement pour les produits de première nécessité se fait sentir depuis quelques jours, car certains mets et délices spécifiques à ce mois nécessitent une préparation à l’avance.
Cette effervescence atteint son paroxysme durant les jours qui précèdent le mois sacré, surtout que cette période coïncide cette année avec la fin du mois et le versement des salaires des fonctionnaires, ont-ils expliqué.
Pour le président de l’Association El Karam du souk des dattes au marché de gros de Marrakech, Othman Batta, l’avènement du Ramadan déclenche une véritable effervescence commerciale de cette denrée alimentaire, faisant savoir que les variétés locales représentent seulement 30% de l’offre mise en vente en raison des conditions climatiques qu’a connues le Royaume.
Toutefois, l’offre est abondante au niveau de cette grande structure commerciale, répondant ainsi à la diversité de la demande des clients en termes de variétés, a-t-il souligné, se félicitant des efforts consentis par les autorités compétentes afin d’assurer un approvisionnement largement suffisant du marché et, partant, répondre aux besoins des consommateurs marocains en cette denrée vitale qui enregistre un engouement intense en cette période.
Faisant constater que les prix de gros demeurent raisonnables et stables au niveau du marché, il a salué les efforts déployés au quotidien par les autorités et l’ONSSA pour veiller au contrôle aussi bien de la qualité que des prix, avant de conclure que le marché de gros de Marrakech s’est transformé au cours de cette période en une plateforme commerciale nationale de cette denrée eu égard à l’abondance et à la qualité de la marchandise disponible.
Dans le même sillage, Lahcen Ghazali, marchand de dattes, a relevé l’impact de la pénurie des précipitations sur la production des variétés locales, soulignant, toutefois, l’abondance de la variété marocaine du Majhoul à même de couvrir la demande à l’échelle nationale, alors que l’offre en variétés issues de l’étranger dépasse largement la demande.
De son côté, Ahmed Madbouh, commerçant des légumineuses en gros, a souligné l’abondance, la diversité et la qualité des produits à forte demande au cours de cette période (fève, pois chiches, lentilles, …), tandis que les prix sont raisonnables et accessibles au pourvoir d’achat des citoyens.
Bien plus qu’une période spirituelle, le Ramadan se veut aussi une occasion pour les Marrakchis de perpétuer des traditions culinaires et de préserver un patrimoine gastronomique riche et propre à ce mois sacré, d’où cet engouement inhabituel pour certains produits spécifiques.
C’est dans cette optique que les autorités et les services concernés se sont mobilisés pour répondre à cette demande qui atteint des niveaux inégalés, par rapport aux autres mois de l’année, en assurant un approvisionnement suffisant des marchés durant cette période marquée par une consommation significative.
Depuis quelques semaines, les autorités sont ainsi à pied d’œuvre pour accompagner cette effervescence et veiller au contrôle de la qualité et de la stabilité des prix des produits à forte consommation.
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