Abdelatif Abilkassem
Rabat – Professeure universitaire à la Faculté des Sciences de l’éducation de Rabat, Majdouline Enahibi a développé une expertise précieuse dans l’enseignement de l’arabe aux locuteurs non natifs. Aujourd’hui, cette érudite marocaine donne vie à un rêve ambitieux : une plateforme numérique innovante dédiée à cet apprentissage, avec l’ambition de la faire rayonner sur la scène internationale.
Dès son enfance à Fès, la langue arabe s’est imposée pour elle comme une évidence. Plongée dans l’univers des livres qui peuplaient la bibliothèque de son père, elle se laisse emporter par la magie des mots et des idées. Cette passion se renforce au lycée sous l’influence d’un professeur inspirant, qui l’oriente naturellement vers des études littéraires. Son parcours universitaire, brillant et couronné de distinctions, la mène de Casablanca vers Rabat, où elle obtient en 1999 un doctorat en littérature.
Dans un entretien à la MAP, Mme Nahibi précise que sa thèse sur “l’intrus dans la langue arabe ” lui a ouverte de nouvelles perspectives sur la richesse morphologique et lexicale de l’arabe, tandis que son travail en linguistique comparée l’a amené à approfondir l’étude de la langue anglaise. Armée aussi d’une expérience en journalisme et en traduction, elle embrasse ensuite une carrière académique marquée par un engagement sans faille dans l’enseignement de l’arabe aux étrangers.
Dès ses premiers pas dans ce domaine, l’experte s’aperçoit de l’ampleur des défis : manque de ressources pédagogiques adaptées, méthodes obsolètes et besoin d’une approche modernisée. Elle fait ainsi un pas audacieux, en créant “Olfa”, une plateforme interactive qui propose des outils pédagogiques novateurs, intégrant textes, supports audiovisuels et intelligence artificielle. Avec son équipe, elle travaille également à la mise en place d’un chatbot éducatif, renforçant ainsi l’immersion des apprenants, a-t-elle indiqué.
Le Maroc est bel et bien une terre d’accueil pour les étudiants du monde entier et un véritable carrefour du tourisme linguistique. Enahibi en est convaincue : investir dans cette dynamique est une opportunité à saisir, notamment à l’approche de grandes manifestations mondiales qu’abritera le Royaume.
Parallèlement à son activité universitaire et ses recherches, elle s’investit dans d’autres domaines. Avec son époux, l’artiste calligraphe Mohamed Boukhana, Majdouline a fondé un centre d’art-thérapie, explorant les liens entre expression artistique et bien-être.
Également figure médiatique, Majdouline Enahibi intervient en tant qu’experte en éducation sur des plateaux télé et radio.
Au cœur de cette effervescence, l’experte puise son équilibre dans sa spiritualité soufie, conciliant vie familiale et ambitions professionnelles. Mère de deux enfants, elle incarne avec brio la détermination et l’audace féminine, inspirant ainsi les femmes marocaines à dépasser les limites et à embrasser pleinement leurs aspirations.
À l’occasion de la Journée internationale de la femme, son message est clair : l’ambition ne connaît pas de frontières. Profondément convaincue que la langue arabe peut prospérer à l’ère du numérique, Majdouline, entend transmettre au monde, à travers “Olfa”, tout un héritage linguistique et culturel.
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