Il y a des listes qui se contentent d’être l’inventaire d’un groupe de joueurs. Et il y en a d’autres, plus rares, qui disent quelque chose d’un pays entier. Celle que Walid Regragui a livrée à quelques jours du début de la CAN 2025 appartient à cette seconde catégorie.
On pourrait analyser les choix poste par poste, discuter tel absent, célébrer tel retour. Mais ce serait manquer l’essentiel. Ce qui frappe dans cette sélection, c’est d’abord l’intention : conserver l’ossature d’une équipe qui a fait vibrer le monde, tout en injectant du sang neuf, des jambes rapides, des idées fraîches. Un mélange délicat, presque chirurgical, entre continuité et renouveau.
Les cadres sont là pour tenir le navire, rassurer, incarner. Les jeunes sont là pour perturber, dynamiter, surprendre. Regragui n’a pas choisi entre prudence et audace : il a choisi d’assumer les deux. Et c’est peut-être ce qui rend cette liste si profondément marocaine.
Le Maroc sait qu’être pays hôte est un privilège, mais aussi une charge. Le maillot pèsera plus lourd, les attentes plus hauts, les critiques plus rapides. Dans un tel contexte, seule une équipe mentalement solide, techniquement complète et émotionnellement connectée à son peuple peut tenir la distance. La sélection semble taillée pour cela.
Reste la question que tout Marocain se pose: le Maroc doit-il gagner cette CAN ?
La réponse, en vérité, dépasse le football. Oui, le Maroc doit viser le titre, non par arrogance, mais parce que tout dans ce projet, de l’organisation au terrain, appelle la grandeur. Parce que cette génération peut marquer son époque. Parce que le pays a besoin d’un triomphe.
Cette liste-là ne garantit rien. Elle ne promet pas une victoire. Elle promet quelque chose de plus précieux : un combat à la hauteur d’une nation qui croit enfin en sa place parmi les géants.
La CAN 2025 ne sera pas seulement un tournoi. Ce sera un miroir tendu au football marocain. Et cette liste est le premier reflet d’une ambition qui ne se cache plus.
