Par Kawtar Chaat.
À l’ère de la transformation numérique, l’intelligence artificielle (IA) s’affirme comme un moteur de changement pour les secteurs financiers, commerciaux et urbains au Maroc, ouvrant des perspectives d’innovation, d’efficacité et d’inclusion, en permettant la construction d’écosystèmes durables et résilients.
Bien que l’IA soit encore au début de son déploiement, son potentiel semble immense pour répondre aux défis actuels et futurs. L’un des premiers secteurs où l’IA laisse déjà une empreinte importante est le commerce, notamment dans la promotion de l’artisanat marocain.
Le développement du commerce en ligne au Maroc, couplé à la montée en puissance de l’industrie et du “Made in Morocco”, illustre l’impact croissant de l’IA.
L’IA au service du commerce et de l’artisanat marocain
À travers des outils avancés comme les plateformes de social listening, des secteurs traditionnels tels que la poterie, la céramique et la bijouterie bénéficient d’une visibilité accrue sur les marchés numériques.
Le rapport d’analyse “Market Intelligence” de décembre 2024, publié par la Maison de l’Artisan, révèle que les produits artisanaux marocains connaissent une popularité grandiose, avec des mentions en ligne dépassant souvent le million.
Ces données, analysées par l’IA, permettent non seulement d’identifier les préférences des consommateurs mais aussi de prédire les tendances du marché, en optimisant ainsi les stratégies commerciales.
L’IA au cœur des villes intelligentes : une réponse à l’urbanisation rapide
Au-delà du commerce, l’IA joue également un rôle crucial dans la gestion de l’urbanisation rapide, d’autant plus qu’aujourd’hui, de nombreuses villes africaines, dont celles du Maroc, se transforment en espaces connectés et durables.
Dans ce contexte, le directeur d’O-CITY par BPC et expert en mobilité urbaine, Tokhir Abdukadyrov, a souligné l’importance des solutions technologiques pour résoudre les défis liés à la mobilité et à l’inclusion, considérant que l’optimisation des systèmes de transport urbains grâce à l’IA est essentielle.
“L’IA permet d’analyser les flux de circulation, améliorant ainsi l’efficacité des transports urbains”, a-t-il expliqué dans une déclaration à la MAP.
De plus, des technologies comme les QR codes et les paiements dématérialisés contribuent à fluidifier les transactions et à renforcer la transparence des systèmes. L’IA joue également un rôle clé dans la réduction de l’impact environnemental des infrastructures urbaines.
Selon M. Abdukadyrov, “les solutions modernes de collecte automatique des tarifs et la numérisation des transactions participent à un avenir sans papier et sans espèces, alignées sur les objectifs de durabilité”.
Une solution pour la modernisation des systèmes financiers ?
L’impact de l’IA s’étend également au domaine financier. Dans un environnement numérique de plus en plus complexe, l’IA est un levier puissant pour renforcer la cybersécurité des échanges commerciaux, des entreprises et des institutions financières, contribuant ainsi à moderniser les infrastructures financières du pays.
À cet égard, le directeur général pour l’Afrique chez BPC, Ilyas Berrajâa, a relevé l’importance de la sécurité des transactions numériques. “Les institutions financières doivent adopter des systèmes de détection de fraude alimentés par l’IA pour analyser les transactions en temps réel et neutraliser rapidement les activités suspectes”, a-t-il dit.
Par ailleurs, la modernisation des plateformes financières obsolètes est une priorité. “Les nouvelles générations de solutions, telles que les systèmes low-code et no-code, permettent une personnalisation rapide et une transition fluide vers une infrastructure numérique avancée”, a fait remarquer M. Berrajâa.
Ceci est particulièrement crucial dans le contexte marocain, où le secteur financier joue un rôle central dans l’intégration régionale. Le passage à ces solutions pourrait non seulement accélérer la transformation numérique des institutions financières marocaines, mais aussi faciliter leur adaptation aux exigences croissantes du commerce électronique et des paiements numériques.
Ces outils offrent une flexibilité qui permet de répondre aux besoins spécifiques des entreprises locales, tout en renforçant leur compétitivité sur les marchés.
L’inclusion numérique et financière : une condition préalable
L’un des grands défis de l’intégration de l’IA dans le quotidien des citoyens marocains et africains reste l’inclusion numérique. Pour que l’IA soit pleinement exploitée, l’accès aux services numériques doit être généralisé. Dans ce sillage, M. Abdukadyrov a insisté sur la nécessité de solutions adaptées à tous, y compris aux populations non bancarisées.
“Les portefeuilles électroniques et les options de paiement numériques doivent être accessibles à tous, dans des écosystèmes collaboratifs et inclusifs”, a-t-il préconisé.
En parallèle, M. Berrajâa a estimé que l’éducation financière et l’investissement dans les infrastructures numériques, comme l’accès à internet et aux smartphones, demeurent essentiels pour faciliter l’adoption des services numériques, en particulier dans des économies où les transactions en espèces dominent encore.
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