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vendredi, décembre 12, 2025

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Le Maroc se mobilise contre le piratage audiovisuel à l’approche de la CAN 2025

À la veille de l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2025), le Maroc s’apprête à accueillir un séminaire international consacré à la lutte contre le piratage audiovisuel. L’événement, prévu le 16 décembre à Rabat, est organisé par le Bureau Marocain du Droit d’Auteur et Droits Voisins (BMDAV), l’INPI France et la Délégation de l’Union européenne au Maroc, avec le soutien d’INTERPOL, de la Motion Picture Association (MPA) et de l’Alliance for Creativity and Entertainment (ACE), indique un communiqué de presse.

Ce rendez-vous s’inscrit dans un contexte où la diffusion illégale de contenus protégés, en particulier des compétitions sportives, connaît une expansion préoccupante. Avec la CAN 2025 en ligne de mire, les organisateurs entendent renforcer la coordination entre institutions nationales et partenaires internationaux pour endiguer un phénomène qui fragilise autant l’économie que la sécurité numérique.
 
Selon le communiqué, le séminaire placera au centre des échanges la lutte contre le piratage numérique des contenus protégés par le droit d’auteur. Les enquêtes récentes de l’ACE montrent une forte concentration d’opérateurs de piratage IPTV, de streaming et de “content ripping” au Maroc, certains organisant des réseaux illicites transnationaux couvrant l’Afrique du Nord, l’Europe et le Moyen-Orient.
 
Si les plaintes pénales se multiplient et si les avancées techniques facilitent l’identification des plateformes illégales, peu de procédures débouchent encore sur des condamnations effectives, souligne la même source. Les délais judiciaires, le niveau de priorité accordé aux infractions liées à la propriété intellectuelle et la sophistication technologique dont disposent les pirates constituent autant d’obstacles au démantèlement durable de ces réseaux.
 
Une position stratégique et des infrastructures exposées
 
Le Maroc occupe une place charnière dans l’écosystème numérique régional. Hub de distribution de contenus et passerelle entre trois zones — Afrique du Nord, Europe et Moyen-Orient —, le pays dispose d’infrastructures de télécommunications, d’hébergement et de paiement qui peuvent être détournées par les opérateurs de piratage. Cette même position renforce toutefois son rôle comme acteur clé pour la protection des droits de propriété intellectuelle et la sécurisation des chaînes officielles de diffusion.
 
Avec l’approche de la CAN 2025, une intensification des tentatives de diffusion illégale de matchs en direct est anticipée. Ce contexte crée, selon le communiqué, une fenêtre d’opportunité pour renforcer la coopération entre autorités, régulateurs, forces de l’ordre, justice et opérateurs privés. L’enjeu dépasse la seule dimension sportive : il s’agit de protéger un secteur économique structurant, ainsi que les créateurs, diffuseurs et investisseurs.
 
Un espace de coopération renforcée entre acteurs nationaux et internationaux
 
Le séminaire ambitionne d’approfondir les échanges entre les services marocains de lutte contre la cybercriminalité, les autorités judiciaires, les régulateurs et leurs partenaires internationaux, dont INTERPOL, l’ACE, la MPA, l’INPI France et la Délégation de l’Union européenne au Maroc.
 
La même source indique que les échanges permettront de confronter les expériences et les pratiques opérationnelles, d’améliorer les mécanismes de coopération entre institutions nationales et partenaires internationaux, d’accélérer les procédures de blocage des domaines et des flux pirates, et de renforcer les capacités techniques et juridiques des acteurs impliqués afin de mieux faire face à des méthodes de piratage en constante évolution.
 
Les organisateurs affirment que cette initiative s’inscrit dans une dynamique durable visant à consolider le rôle du Maroc comme acteur central de la lutte contre le piratage dans la région. Elle s’appuie sur la coopération internationale, l’engagement des institutions nationales et la sensibilisation du public aux conséquences économiques, culturelles et sociales du piratage : baisse des revenus de la création, fragilisation de l’investissement, pertes d’emplois.
 
Un mouvement plus large contre les atteintes à la propriété intellectuelle
 
Le communiqué rappelle que ce séminaire intervient au lendemain d’une rencontre organisée à Casablanca par l’Office Marocain de la Propriété Industrielle et Commerciale (OMPIC), en partenariat avec l’INPI France et la Délégation de l’Union européenne au Maroc. Consacrée à la lutte contre la contrefaçon, cette rencontre a souligné la croissance de pratiques illicites qui s’intensifient notamment lors des grands événements sportifs.
 
Comme le piratage, la contrefaçon génère des pertes économiques massives et expose les consommateurs à des risques sanitaires et sécuritaires non négligeables. La tenue successive de ces deux événements illustre une mobilisation accrue des autorités marocaines et de leurs partenaires internationaux pour faire face à des infractions dont l’impact dépasse largement le cadre numérique.

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