Depuis plusieurs jours, les Marocains vivent dans la liesse. D’un côté, la ferveur de la CAN insu e une énergie nouvelle au pays, portée par les danses africaines qui animent les rues des villes hôtes. De l’autre, le ciel s’est montré généreux, offrant des pluies abondantes et salvatrices après sept longues années de sécheresse éprouvante. Mais si ces précipitations sont accueillies avec soulagement par les citadins et les agriculteurs, elles constituent pour une partie de la population vivant dans les zones montagneuses et marginalisées, notamment à AlHaouz, une épreuve ardue.
Certes, l’opération «Grand froid», qui bénéficie à plus de 900 habitants, ainsi que la mobilisation des Forces Armées Royales – notamment à travers la mise en place d’un hôpital de campagne – permettront d’atténuer les rigueurs de l’hiver. Mais le dossier de la réhabilitation d’Al-Haouz n’a que trop duré et le gouvernement qui trouve, au Parlement, les mots pour justifier les retards, gagnerait surtout à faire de ce chantier une priorité nationale, au même titre que les grands projets structurants et les échéances internationales.
Connaissant la sociologie de notre société, ses habitudes, et parfois l’opportunisme de certains (notamment ceux qui espèrent bénéficier de double logement), l’équation est sans doute complexe. Mais avec un minimum de lucidité, beaucoup de volonté et une approche plus ferme, la région, où la menace sismique demeure, pourrait reprendre ses couleurs.
