En ces temps de crise, la digitalisation est devenue s’est avérée indispensable pour le développement du secteur de l’immobilier, tant au niveau de la commercialisation que de l’allégement du process de la vente, ont indiqué les participants à un webinaire intitulé «Digitalisation de l’immobilier». Néanmoins, sur le volet juridique, il y a encore du chemin à parcourir.
Si la pandémie de Covid-19 a provoqué la fermeture des showrooms et l’arrêt des études notariales, entraînant une chute des transactions immobilières de -91% sur les mois d’avril et mai 2020, un engouement sans précédent pour la prospection des biens en faisant appel au digital est néanmoins constaté après cette période, ont souligné les participants à ce webinaire organisé, vendredi, par Injaz Solutions en partenariat avec CIH Bank.
Jawad Ziyat, Président de Injaz Solutions a mis en relief le poids devenu de plus en plus important du digital dans le processus de commercialisation de l’immobilier, faisant remarquer qu’aujourd’hui, une vente immobilière sur deux est issue d’une campagne réalisée sur le digital, à savoir les réseaux sociaux et les sites spécialisés. Le digital peut s’avérer plus efficient pour ce secteur incontestablement compétitif. C’est un moyen très puissant pour générer aussi des trafics et qui s’impose encore plus dans la période post-Covid, a souligné M. Ziyat.
Pour sa part, Kevin Gormand, directeur général de Mubawab a fait savoir que selon une étude réalisée sur un groupe de 2.000 personnes, 80% d’entre elles ont affirmé être intéressées par l’organisation de rendez-vous et visites en mode virtuel, au moment que 27% ont affiché leur disposition à procéder à une réservation à distance.
De l’avis de M. Gormand, le digital sera capable d’apporter un changement au secteur de l’immobilier, à travers la mise à disposition de contenus plus riches et plus pratiques.
– L’adaptation du volet juridiques’impose
S’agissant des enjeux inhérents à la digitalisation des process de finalisation de la vente, Driss Benouna, Directeur général adjoint de CIH Bank, a mis en avant les avantages de la blockchain qui demeure, a-t-il dit, l’une des solutions qui peut interfacer les dispositifs informatiques des différents intervenants concernés par ces process (Banques, Notaires, Fisc…).
M. Bennouna a fait remarquer que malgré l’automatisation jusqu’à présent de plusieurs procédures immobilières, la transaction ne l’est encore pas, appelant à adapter le volet juridique aux avancées technologiques et à généraliser la signature électronique à l’ensemble des process immobiliers.
C’est dans cette même veine que Mohamed Belmaachi, Directeur du Pôle Gestion de l’Epargne à la CDG, a appelé à un renforcement juridique des transactions relevant de l’écosystème immobilier, faisant observer que «les intervenants, chacun dans son coin, mène son automatisation».
M. Belmaachi qui a aussi mis en avant les efforts déployés par la CDG pour digitaliser ses différents process, a souligné la nécessité d’agir ensemble et faire en sorte que toutes ces actions d’automatisation puissent aboutir à une digitalisation de bout en bout de l’ensemble de la chaîne de valeur.
L’importance de l’action commune a été également mise en exergue par Younes Ouahid, DSI de l’Agence Nationale de la Conservation Foncière, du Cadastre et de la Cartographie, qui s’est également arrêté sur les grandes étapes du chantier de numérisation de l’Agence, dont le lancement de services digitaux au profit des notaires qui comprennent, entre autres, le paiement en ligne des différents montants dus. M. Ouahid a également recommandé d’actualiser les textes juridiques en fonction des progrès technologiques et d’œuvrer de manière collaborative pour le bénéfice du citoyen.
En ce sens, Essaid Boujida, notaire, a jeté la lumière sur les divers services garantis par la plateforme Tawtik du Conseil national de l’ordre des notaires du Maroc, la qualifiant d’»acquis considérable» pour la profession.
Il a préconisé toutefois davantage d’interconnexion entre les différents dispositifs mis en place par les acteurs de la chaine de vente immobilière, le but étant d»arriver à une plateforme commune». Il a proposé à cet effet, de s’inspirer des initiatives menées sous d’autres cieux.
Source : L’OPINION