Es-Semara – La coopérative “Ahl El Jid” pour la production et la valorisation de la viande cameline à Es-Semara, a su perpétuer un savoir-faire culinaire ancestral à base de viande de dromadaire, très prisée localement et tant appréciée pour ses vertus nutritives.
Cette structure économique qui figure parmi les grandes unités de valorisation de la viande cameline dans les provinces du Sud du Royaume, propose une large gamme de produits alimentaires et cosmétiques, réalisés exclusivement à base de la viande cameline et la graisse de la bosse de dromadaire communément appelée “Daroua”.
Cette coopérative de produits carnés camelins, qui est dotée d’équipements modernes, a été mise en place en 2020, grâce à l’appui du Département de l’agriculture et de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), qui s’est chargée de l’acquisition des équipements nécessaires.
Édifiée sur une superficie totale de 1.500 m², dont 1.000 m² bâtis, cette unité compte sept adhérents et 15 femmes qui travaillent avec rigueur pour préparer des mets tout aussi singuliers que variés, qui figurent parmi les plats traditionnels préférés des habitants des régions du Sud, et les composantes essentielles de la table ramadanesque.
Au sein de l’atelier de production, les femmes de la province travaillent avec minutie et enthousiasme pour mijoter des mets succulents à base de la viande et la bosse de dromadaire, qui peuvent être conservés pour des périodes nettement plus longues, tels que “Tichtar”, “Loudek”, “Lahmisse”, “Lakhliî” ou “Tidguit”.
Ainsi, pour préparer “Tichtar”, les femmes de la coopérative découpent la viande cameline en très fines lamelles, avant de les mettre au four pour séchage.
Pour la préparation de “Loudek”, la bosse de dromadaire “Daroua” est débitée en petits cubes de graisse qui subiront des procédés traditionnels de fonte et de filtration, jusqu’à ce qu’elle prenne la forme d’un liquide blanc.
Pour ce qui est de “Lahmisse”, elles procèdent au séchage des petits morceaux qui restent après avoir fondu la graisse de dromadaire à petit feu.
Parmi les méthodes traditionnelles pour la préparation de la viande cameline chez les habitants des régions du Sud du Maroc figure également “Lakhliî”, qui consiste à découper la viande, lorsqu’elle est entièrement séchée, en ajoutant la graisse fondue et finement distillée de la bosse du dromadaire “Loudek”.
Après un travail de fourmi de plusieurs heures, les produits sont soigneusement mis en boite et étiquetés, tout en répondant aux exigences sanitaires requises, dont l’agrément de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA).
Dans une déclaration à la MAP, le président de la coopérative “Ahl El Jid”, Himdaha Abda, a souligné que ce projet a pour ambition de valoriser la viande cameline ayant une haute valeur nutritive et thérapeutique.
Cette coopérative a accumulé une riche expérience dans ce domaine et s’est lancée sur la voie de la diversification pour proposer aux clients une large gamme de produits alimentaires et cosmétiques de très haute qualité, a-t-il indiqué.
Côté formation, il a fait savoir qu’il a bénéficié de plusieurs sessions de formation dispensées notamment par l’INDH, l’Office National du Conseil Agricole (ONCA), et la Fondation Phosboucraa, axées sur la gestion administrative, la commercialisation, l’accompagnement, et le marketing.
Par ailleurs, il a noté que la coopérative a reçu plusieurs Prix aux différents Salons régionaux et nationaux de l’économie sociale et solidaire dans les différentes villes du Royaume.
La coopérative “Ahl El Jid” pour la production et la valorisation de la viande cameline se veut une illustration éloquente d’un savoir-faire culinaire féminin bien maîtrisé et reflète l’attachement des habitants du Sahara marocain aux traditions culinaires bien ancrées.
Les produits carnés camelins s’imposent désormais en tant que plats typiques dans les régions du Sud, à la faveur de leur haute qualité et leur valeur nutritionnelle.
Ces dernières années, la valorisation de la viande cameline a connu un grand changement, après être passée d’un simple produit traditionnel, local, hérité par les femmes de la région à un produit façonné et développé sur des bases scientifiques et selon des normes sanitaires.
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