Genève – Des experts et acteurs associatifs ont passé en revue, mercredi à Genève, les défis et les opportunités de mise en œuvre du droit au développement en Afrique du Nord, mettant en avant l’expérience singulière du Maroc qui a adopté une approche de développement adossée aux droits de l’Homme.
Lors d’une conférence sur “le droit au développement en Afrique”, organisée au Palais des Nations en marge de la 58è session du Conseil des droits de l’Homme, les participants ont relevé que le droit au développement est fondamental pour la réalisation d’un développement durable et inclusif, mais qu’il fait face à des défis comme les conflits, l’inégalité économique, la mauvaise gouvernance et les ressources limitées.
Lors de cette rencontre modérée par la militante Aicha Duihi, présidente de l’ONG Promotion du Développement Économique et Social (PDES), les intervenants ont souligné que la réalisation du droit au développement implique son intégration dans les politiques publiques, le renforcement des institutions et la promotion de la coopération régionale.
Le droit au développement “n’est pas un principe abstrait, mais un droit fondamental, un cadre vital qui sous-tend les aspirations de millions de personnes dans le continent”, a affirmé Moulay Lahcen Naji, président du Réseau de la Commission indépendante des droits de l’Homme en Afrique du Nord (CIDH AfNord).
Cependant, a-t-il noté, la réalisation de ce droit est confrontée à des défis importants, surtout dans une région rongée par les conflits et l’instabilité, allant du Soudan à la République démocratique du Congo en passant par le Sahel, avec leur lot de déplacement des millions, de destruction des infrastructures et de crises humanitaires.
Le manque de sécurité et l’instabilité empêchent gravement l’accès des communautés locales aux services de base, en violation de leur droit au développement, a-t-il constaté, notant que ces populations méritent l’opportunité de développer leur potentiel, mais sans la paix et la sécurité, cela demeure un rêve lointain.
De son côté, El Filali Hammadi, secrétaire général de la CIDH AfNord a évoqué le contexte général du droit de développement en Afrique, en particulier en Afrique du Nord.
Il a relevé que « l’escalade de l’Algérie contre son voisinage constitue l’un des obstacles qui entravent le développement dans la région et la réalisation de l’agenda onusien des Objectifs de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Union Africaine à l’horizon 2063 ».
L’intervenant a insisté sur l’impact des conflits sur le droit au développement, mettant l’accent en particulier sur le conflit autour du Sahara marocain.
Mettant en avant les préoccupations des populations sahraouies pour le développement plus que les considérations politiques, il a relevé qu’il n’y a pas de règlement à cette affaire en dehors d’une approche qui répond aux exigences de développement des habitants dans le cadre de la souveraineté du Maroc.
“Toute autre solution exogène ne fera que créer des entités microscopiques et des États faillis et ne fera qu’aggraver davantage l’instabilité dans le continent”, a-t-il mis en garde.
Les intervenants ont, par ailleurs, débattu des moyens de renforcer la jouissance du droit au développement en passant en revue des exemples positifs qui peuvent être reconnus en tant que bonnes pratiques en la matière.
Ils ont mis en exergue, à ce propos, l’expérience du Maroc qui, grâce une politique de développement adossée à une approche des droits de l’Homme et de l’État de droit, s’érige en modèle unique pour l’Afrique du Nord.
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