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Crise du Covid-19: une opportunité pour assurer la souveraineté économique du Maroc

Hassan Sentissi, président de l’ASMEX, appelle à transformer la crise du Covid-19 en opportunité de développer et de bâtir l’Afrique pour assurer la souveraineté économique et industrielle du continent et du Maroc.

« La crise du Covid19 : une opportunité pour l’émergence et l’indépendance de l’économie africaine», thème d’un webinar organisé le 5 juin par l’ASMEX (Association Marocaine des Exportateurs), en partenariat avec l’Institut AMADEUS.

Présidée par Hassan Sentissi, président de l’ASMEX et Brahim Fassi Fihri, président fondateur de l’Institut Amadeus, cette table-ronde virtuelle a été animée par des experts nationaux et internationaux, avec la participation de plusieurs chefs d’entreprises venus partager leurs témoignages et expériences en Afrique.

A l’ouverture de cette visioconférence, M. Sentissi a appelé à transformer la crise du Covid-19 en opportunité de développer et de bâtir l’Afrique main dans la main pour assurer la souveraineté économique et industrielle de l’Afrique et du Maroc.

Même avis partagé par Brahim Fassi Fihri qui estime que la souveraineté industrielle de l’Afrique ne pourrait être atteinte que dans un cadre d’une souveraineté continentale. Pour lui, la pandémie a mis en évidence l’importance des groupements régionaux tels que la CEDAO (Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest) et la Zone de Libre-échange continentale africaine (ZLECA). «Le Maroc, disposant d’un écosystème industriel mature et innovant, a un rôle indéniable à jouer en la matière en Afrique. La ZLECA est en mesure de permettre à la fois la création des chaînes de valeurs afro-africaines et le développement d’une industrie continentale », a-t-il relevé. Et d’ajouter : la Chine est le pays à capter en termes d’investissements dans l’avenir proche pour être l’intermédiaire entre la Chine et d’autres pays.

Versant dans le même sens, Rockoya Modougou, ex-ministre et conseiller spécial du Président de la République togolaise, a souligné que les pays africains ne peuvent plus se limiter à l’exportation des matières premières, mais doivent aller vers les produits finis et semi-finis capables de créer plus de valeur et donc plus d’emplois pour assurer la relance. « Cette pandémie rend indispensable ce commerce intra-africain qui est actuellement de 15% uniquement contre 67% de commerce intra-union européenne. On ne peut y arriver que par le financement lourd du secteur productif », poursuit-elle.

  • L’Afrique pourra se positionner comme un hub

Dans la même perspective, Abdou Diop, managing partner Mazars explique que la forte dépendance des pays africains vis-àvis de l’Europe et de l’Asie doit être l’élément motivateur qui va pousser les Etats à agir pour créer une souveraineté industrielle non seulement nationale mais régionale et continentale. C’est ainsi que l’Afrique pourra se positionner comme un hub en étant proche avec la Chine et l’Occident et donc relier les acteurs économiques. Et le Maroc est en mesure de jouer un rôle prépondérant dans cette future dynamique régionale grâce notamment à ses infrastructures portuaires.

Pour sa part, Ahmed Bennis, Directeur Développement Groupe de Tanger Med, a mis l’accent sur le rôle que joue le Port Tanger Med pour le Maroc ainsi que les différents pays africains en termes de commerce international. « Inauguré en 2007, le port de Tanger Med est considéré aujourd’hui au même niveau que le premier port européen de Rotterdam. Il est capable d’accueillir les plus grands cargos du Monde et est relié à près de 180 ports et 70 pays dans cinq continents différents et dispose d’une plateforme industrielle. L’année dernière, le port a triplé sa capacité, lui permettant d’entrer désormais dans la cour des plus grandes plateformes portuaires internationales. Tanger Med est passé de la 83ème à la 17ème place dans le classement de la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED). Il sera certainement un atout majeur dans cette reconfiguration régionale et internationale post-Covid19 », a-t-il expliqué. De son côté, Mohammed Fikrat, PDG de Cosumar, a déclaré : « La pandémie nous a montré la nécessité de coopérer dans les “industries de vie” tel que l’agroalimentaire. Ce dernier est un secteur stratégique parce qu’uniquement 50% des terres fertiles en Afrique sont exploitées et à l’échelle mondiale, 50% des terres fertiles non exploitées se situent en Afrique. C’est une opportunité à saisir à condition d’injecter des milliards de dollars en tant qu’investissement dans ce domaine ».

Source : L’OPINION
Rédigé par : A.C

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