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vendredi, mars 29, 2024

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Comment Rabat est-elle devenue la capitale du Maroc?

HISTOIRE – Que s’est-il passé pour que Fès, capitale multiséculaire du Maroc, soit abandonnée au profit de Rabat?

Lors de son arrivée à Fès, en 1912, le résident général de France au Maroc Hubert Lyautey trouve une ville en ébullition. En avril 1912, quelques semaines avant l’arrivée de Lyautey au Maroc, une insurrection populaire contre les colons s’est déclenchée, faisant des centaines de morts.
Arrivés sur les lieux, les militaires de Lyautey ont réussi à desserrer l’étau sur la ville de Fès. Le sultan Moulay Hafid a-t-il lui-même exprimé le souhait de quitter la ville de Fès, où il s’est senti assiégé, ou est-ce plutôt Lyautey qui lui a imposé cette décision, séduit par Rabat autant pour son climat que pour sa position stratégique tournée vers l’Atlantique? Les deux versions divergent.
Toujours est-il que Lyautey approuve la décision, et décide de faire de la ville de Rabat la capitale administrative du Maroc.

Pour l’historien Maati Monjib, «la cité almohade est sur le plan strictement sécuritaire beaucoup mieux placée que Fès. Elle a l’avantage de se situer sur la côte et donc facilement accessible aux troupes étrangères. Celles-ci peuvent également, en cas d’urgence, s’en retirer sans trop de dégâts. C’est l’une des raisons qui poussent le général Hubert Lyautey en 1912 à opter pour Rabat comme nouvelle capitale de l’Empire chérifien», écrivait-il dans un article paru dans le magazine Zamane, consacré au sujet.

L’historien fait par ailleurs état de «fortes résistances au sein de la Chambre des députés travaillée, entre autres, par le lobby ‘algérien’ à Paris. Les colons du voisin de l’Est et notamment ceux de l’Oranais trouvent que Rabat est trop loin à l’ouest, et que l’installation de l’administration et de l’armée françaises à Fès leur permettrait de faire des affaires avec le Protectorat nouvellement acquis».

Mais «la menace que faisaient peser sur Fès les tribus de l’Atlas joue en faveur de Rabat. De même, tout conservateur qu’il est, Lyautey ne veut pas que l’élite traditionnelle, et notamment sa composante savante, continue, comme par habitude, à influencer les circuits de décision du sultanat», autrefois installé à Fès, analyse Maati Monjib.

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