Du 19 décembre 2025 au 18 janvier 2026, le Musée d’art contemporain africain Al Maaden (MACAAL) consacre une exposition d’une rare densité à Abdelkébir Rabi’. Intitulée D’un trait intime, et commissariée par Mouna Annasse Hassani, cette proposition resserre le regard sur une part souvent silencieuse de l’œuvre du maître marocain : le dessin comme pratique spirituelle autonome, lieu d’une intériorité à l’état pur.
À rebours de l’évidence spectaculaire des grandes toiles qui ont assis sa notoriété, Abdelkébir Rabi’ invite ici à un déplacement du regard. Feuilles volantes, carnets, fragments de papier : autant de formats modestes, longtemps accumulés dans l’atelier, qui composent un paysage intérieur fondamental. Le petit format ne relève ni de l’esquisse ni du prélude. Il s’impose comme un souffle premier, une expérience complète du geste et du sens.
Le dessin, chez Rabi’, n’est pas préparatoire : il est exercice spirituel. À l’aide d’une brosse fixée à un manche, l’artiste trace des signes qui surgissent avant la pensée formulée, comme des éclats d’intuition déposés sur le papier. Le trait renvoie à l’apprentissage ancien de la calligraphie à l’école coranique, mais s’en émancipe pour rejoindre une gestualité méditative, presque ascétique. Chaque dessin devient un acte de foi, au sens soufi du terme : une mise à nu du regard et du corps face à l’essentiel.
L’exposition donne également à voir les fusains de Boulemane, territoire natal de l’artiste. Ces œuvres capturent une mémoire d’enfance façonnée par la rudesse de la pierre et l’ouverture du ciel. Dans ce dialogue entre souvenir et abstraction, l’œuvre de Rabi’ affirme un équilibre entre héritage spirituel et recherche plastique contemporaine. Le dépouillement revendiqué — cette « pauvreté spirituelle » (faqr), condition première de toute réalisation mystique selon la tradition soufie — constitue le cœur même de sa puissance expressive. En quelques centimètres, le dessin parvient à contenir une part d’infini.
Né en 1944 à Boulemane, Abdelkébir Rabi’ déploie depuis plus de six décennies une œuvre majeure de la scène artistique marocaine. Son parcours est jalonné d’expositions individuelles et de participations à des manifestations de premier plan, au Maroc comme à l’international, de Paris à São Paulo, de Bruxelles à Tunis, en passant par Barcelone, Rotterdam ou Grenoble. Représenté aujourd’hui par Khalid Fine Arts Gallery, il demeure une figure centrale dont le travail n’a cessé d’interroger les liens entre spiritualité, matière et modernité.
Le dessin, chez Rabi’, n’est pas préparatoire : il est exercice spirituel. À l’aide d’une brosse fixée à un manche, l’artiste trace des signes qui surgissent avant la pensée formulée, comme des éclats d’intuition déposés sur le papier. Le trait renvoie à l’apprentissage ancien de la calligraphie à l’école coranique, mais s’en émancipe pour rejoindre une gestualité méditative, presque ascétique. Chaque dessin devient un acte de foi, au sens soufi du terme : une mise à nu du regard et du corps face à l’essentiel.
L’exposition donne également à voir les fusains de Boulemane, territoire natal de l’artiste. Ces œuvres capturent une mémoire d’enfance façonnée par la rudesse de la pierre et l’ouverture du ciel. Dans ce dialogue entre souvenir et abstraction, l’œuvre de Rabi’ affirme un équilibre entre héritage spirituel et recherche plastique contemporaine. Le dépouillement revendiqué — cette « pauvreté spirituelle » (faqr), condition première de toute réalisation mystique selon la tradition soufie — constitue le cœur même de sa puissance expressive. En quelques centimètres, le dessin parvient à contenir une part d’infini.
Né en 1944 à Boulemane, Abdelkébir Rabi’ déploie depuis plus de six décennies une œuvre majeure de la scène artistique marocaine. Son parcours est jalonné d’expositions individuelles et de participations à des manifestations de premier plan, au Maroc comme à l’international, de Paris à São Paulo, de Bruxelles à Tunis, en passant par Barcelone, Rotterdam ou Grenoble. Représenté aujourd’hui par Khalid Fine Arts Gallery, il demeure une figure centrale dont le travail n’a cessé d’interroger les liens entre spiritualité, matière et modernité.
