Hier soir avait lieu le match inaugural de la CAN Maroc-2025, dans un Stade Moulay Abdellah plein à craquer et prêt à accueillir une soirée majestueuse. Suite à des festivités de circonstance et en la présence de nombreux officiels, le face-à-face entre le Maroc et les Comores a tenu quelques-unes de ses promesses, à savoir des buts d’abord, et de l’intensité en sus.
Achraf Hakimi a ensuite présenté son Ballon d’Or Africain au public dans les tribunes, avant que le prince héritier SAR Moulay Hassan, présent pour cet événement, ne salue les membres des deux équipes et donne le coup d’envoi fictif de la rencontre.
Et pour cette opposition, ô combien importante, le Maroc débutait dans un 4-3-3 équilibré qui a récemment fait ses preuves.
Bounou défendait les bois et devant lui évoluaient Mazraoui, Aguerd, Saiss et Salah-Eddine. Au milieu on retrouvait Amrabat en sentinelle, alors qu’Ounahi et El Aynaoui endossaient le rôle de relayeurs.
En attaque enfin, Rahimi était préféré en pointe, alors que Diaz occupait l’aile gauche et Saibari le versant droit.
Un match intense, mais à sens unique
En première mi-temps, sous une pluie battante, les hommes de Regragui tenaient le ballon sans trouver la faille. Et pour cause, les Comoriens se montraient vaillants et bien organisés, multipliant les courses défensives et laissant peu de chances à fructifier à leurs adversaires.
Néanmoins, tôt dans le match, Diaz provoquait Mohamed sur le côté droit, ce dernier bousculait le feu follet marocain qui tombait dans la surface de réparation. Ndala Ngambo désignait le point de penalty, et c’est Rahimi qui se chargeait de la tâche, sans réussite, puisque Pandor repoussait sa tentative (11’, 0-0). Une première et unique alerte dans le premier acte qui allait être suivie de plusieurs dans le second.
À noter qu’entretemps, Saiss s’écroulait suite à une chevauchée sans ballon et était remplacé par Yamiq, sur blessure (19’). À voir si la durée d’indisponibilité de l’ancien capitaine lui permettra de revenir dans la compétition.
Au retour des vestiaires, les Comoriens subissaient le contrecoup des efforts consentis. Amrabat et compagnie continuaient d’effectuer l’essuie-glace dans le camp adverse et étaient récompensés à la 55’. Le numéro 4 trouvait Mazraoui sur la droite d’un ballon qui passait au-dessus de la défense, puis le latéral droit servait Brahim Diaz qui trompait le gardien, trop court, d’un plat du pied droit précis (1-0).
La principale offensive des Cœlacanthes (le surnom donné à cette équipe des Comores) avait lieu quelques minutes plus tard. Aguerd, qui pensait que le jeu s’était arrêté, se faisait chiper le ballon par Saïd, qui s’en allait vers Bounou. Le keeper marocain stoppait brillamment le tir de l’attaquant après que celui-ci ait dribblé Yamiq d’une série de passements de jambes (59′).
Puis sur un coup-franc joué court, Brahim Diaz trouvait Mazraoui. S’en suivait une double occasion avec un tir du gauche du latéral puis une reprise de Yamiq qui mettaient une nouvelle fois à contribution un Pandor très en forme (63′).
Ezzalzouli entrait ensuite à la place d’Ounahi et le Maroc évoluait en 4-2-3-1 dans le but d’enfoncer le clou, alors que Saibari coulissait en meneur de jeu. El Kaabi faisait quant à lui son entrée en jeu à la place d’un Rahimi transparent (65’).
Le buteur de l’Olympiakos s’illustrait alors d’une combinaison avec Salah-Eddine et concluait l’action d’un sublime retourné, devenu sa spéciale au fil des années (74’, 2-0). Le Maroc avait fait le break avec assez de mérite, malgré le stress dû à l’enjeu.
Dans la foulée, En-Nesyri entrait à la place de Brahim Diaz et El Khannouss remplaçait Saibari. L’équipe retrouvait son 4-3-3 initial et El Kaabi se plaçait à droite du front de l’attaque (76′).
Une dernière attaque était à relever sur un ballon récupéré haut par El Khannouss, Ezzalzouli héritait du ballon et remisait sur En-Nesyri. L’avant-centre tentait une frappe sèche du gauche de nouveau repoussée par Pandor (82′).
Une première assez aboutie
Au final, les Lions de l’Atlas ont tenu leur rang, eux qui étaient préparés à ce genre de confrontation lors des dernières rencontres. Sans être transcendante pour autant, la bande à Regragui a su faire preuve de sang-froid et de maîtrise, et s’est montrée efficace quand il le fallait. Avec 75% de possession sur l’ensemble du match pour 16 tentatives dont deux transformées, l’équipe a assuré l’essentiel.
Les latéraux, tout particulièrement, ont donné satisfaction. Tous les deux ont été passeurs décisifs lors de cette rencontre. Salah-Eddine, dans un style défensif rugueux, mais aussi à l’aise sur les phases offensives, alors que de l’autre côté du terrain, Mazraoui, souvent sollicité, propose une alternative plus que viable en l’absence de la star de la Tanière, Achraf Hakimi.
Ce dernier, d’après des déclarations de Walid Regragui et de Nayef Aguerd, devrait montrer le bout de son nez dans les prochains matchs.
Quant à Brahim Diaz, après de bons débuts avec les Lions de l’Atlas – lui qui avait fini meilleur buteur de la phase de qualifications à la CAN –, il revient à un très bon niveau au meilleur des moments.
Élu homme du match, il avait connu des difficultés à se montrer décisif lors des derniers rendez-vous. C’est chose faite hier soir, avec une réalisation pour le moins importante et déterminante.
Prochaine échéance, Maroc-Mali
Concernant son record de victoires consécutives, l’équipe nationale continue d’impressionner, portant son total à 18.
Reste à se projeter vendredi prochain sur la rencontre suivante, contre une équipe mieux armée et qui se présentera certainement avec une stratégie différente, avec un autre type de scénario à la clé. En effet, d’après les dires même du coach : « Face au Mali, ce sera un autre match. Ils ont beaucoup de joueurs de haut niveau. On aura peut-être moins le ballon. Ce sera un vrai test pour nous. »
