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mercredi, décembre 17, 2025

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Ces déchets qu’on ne peut plus balayer sous le tapis !

La mauvaise gestion des déchets fait partie de ces maux chroniques dont souffre le Maroc, au point d’avoir nourri débats, polémiques… puis résignation. À force d’en parler sans jamais voir de solutions durables émerger, de nombreux citoyens ont fini par perdre espoir, tandis que ceux qui ont la chance de vivre dans des quartiers – populaires ou huppés – bénéficiant d’un ramassage régulier et efficace ne se rendent certainement pas compte de leur statut de privilégiés.

Aux Roches Noires, notamment aux abords de la R322 (plus connue sous le nom de Triq Rabat), l’un des quartiers emblématiques de Casablanca, les habitants respirent presque quotidiennement un air chargé d’effluves de déchets. Il en est de même dans plusieurs zones de Hay Farah, Hay Hassani, Rahma et bien d’autres quartiers et villes où la gestion des ordures fait cruellement défaut.

Un modèle non seulement insoutenable sur le plan environnemental, mais également économiquement dépassé, comme en témoigne l’intervention de la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, mardi au Parlement, affirmant que la collecte des déchets ménagers au Maroc sans mise en décharge contrôlée n’est désormais plus adaptée, au regard des problématiques environnementales soulevées, au premier rang desquelles figure le lixiviat, qui menace les ressources en eau, ainsi que la perte de volumes importants de matériaux recyclables. Des propos qui illustrent les limites d’un système à bout de souffle, d’autant plus que dans la majorité des villes et villages marocains, la gestion des déchets est confiée à des entreprises spécialisées dans le cadre de conventions de gestion déléguée avec les communes élues, de nombreuses petites et moyennes communes continuent d’assurer ce service en régie directe. Et c’est souvent là que les difficultés commencent. Certaines communes, peu peuplées, ont su mettre en place des solutions certes artisanales, mais relativement efficaces. D’autres, en revanche, dépassées par la croissance rapide de leur population et l’explosion du volume de déchets à traiter, ont tout simplement jeté l’éponge.

Dans tous les cas, l’État ne peut se contenter d’un rôle d’observateur et une nouvelle coordination entre les acteurs s’impose donc, accompagnée d’une mobilisation accrue des ressources financières, d’un renforcement des capacités techniques et d’un véritable effort de sensibilisation. En élaborant ce modèle, il convient de garder à l’esprit que la gestion des déchets, si elle est complexe et coûteuse, constitue aussi un important levier de création d’emplois, de revenus et de valeur ajoutée. Nous en sommes à la fois l’origine et la nalité.

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