L’ambassadeur du Maroc aux États-Unis, Youssef Amrani, a déclaré jeudi à Rabat que l’Initiative Atlantique, lancée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, constitue un véritable « game-changer », fondé sur des outils concrets, une ambition affirmée et le principe selon lequel « l’intégration est une nécessité, non un slogan ». Selon lui, cette initiative nécessite une dimension triangulaire visant à renforcer les liens entre l’Afrique, l’Europe et les Amériques afin de garantir stabilité, connectivité et développement partagé.
La dernière résolution des Nations Unies sur le Sahara revêt, selon lui, une importance capitale. Elle consolide la stabilité, respecte pleinement les normes internationales et apporte une dynamique nouvelle en faveur d’un règlement durable et mutuellement acceptable. Plus précisément, l’adoption de la Résolution 2797 du Conseil de sécurité, qui consacre l’Initiative marocaine d’autonomie comme solution sérieuse et crédible, constitue un jalon essentiel pour renforcer la stabilité régionale et créer un environnement favorable aux investissements.
Le diplomate a également insisté sur la nécessité d’une coopération multidimensionnelle dans les domaines du commerce, du dialogue politique et de l’échange d’informations, notamment pour la lutte contre le terrorisme et la gestion des migrations dans tout le Maghreb, car aucun pays ne peut relever seul de tels défis.
M. Amrani a mis en avant les projets structurants du Maroc visant à renforcer la connectivité de l’Afrique atlantique. Il a cité le Corridor Atlantique Dakhla–Sahel, destiné à offrir un accès maritime direct aux pays enclavés, le Port Atlantique de Dakhla, infrastructure de nouvelle génération pour accompagner la croissance du trafic continental, ainsi que le complexe Tanger Med, premier hub portuaire d’Afrique. Le Gazoduc Nigeria–Maroc, long de plus de 5 600 km, reliera 13 pays africains et contribuera à l’électrification de quelque 400 millions d’habitants. Des corridors énergétiques dédiés à l’hydrogène vert, à l’ammoniac et à l’électricité viendront compléter cette dynamique.
Soulignant l’importance de l’inclusion, M. Amrani a rappelé qu’à l’horizon 2050, l’Afrique abritera la plus grande population active mondiale, et qu’une architecture atlantique durable doit refléter cette réalité en renforçant la prise de décision africaine à travers des cadres institutionnels adaptés. L’innovation est également un pilier central, avec des projets dans les énergies renouvelables, la sécurité alimentaire et la résilience climatique, afin de favoriser un développement durable et réduire la vulnérabilité régionale.
Le diplomate a par ailleurs souligné la dimension triangulaire de la vision atlantique, visant à renforcer les liens entre l’Afrique, l’Europe et les Amériques.
M. Portas a également souligné le rôle stratégique du numérique, qui permet aux talents africains de travailler à distance pour les marchés mondiaux, et la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), levier majeur pour le commerce intra-africain et le maintien des jeunes générations sur le continent.
Enfin, l’Initiative Atlantique prévoit une gouvernance dédiée, incarnée par le Processus ministériel atlantique regroupant 23 pays africains, ainsi que des mécanismes pour coordonner les corridors logistiques et mobiliser les investissements publics et privés. Pour M. Amrani, l’Atlantique s’affirme désormais comme un espace stratégique où l’Afrique peut renforcer son leadership, sa résilience et contribuer à un nouvel ordre régional fondé sur la coopération et le développement partagé.
