Même la Stratégie Nationale de Lutte contre la Corruption (SNLCC), ambitieuse dans son objectif de réduire significativement la corruption à l’horizon 2025 – une échéance alors lointaine – affiche aujourd’hui un taux d’exécution supérieur à 76%, sans impact perceptible pour le citoyen lambda. En avril, fraîchement nommé à la tête de l’Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption (INPPLC), Mohamed Benalilou n’y est pas allé de main morte devant la Commission de la Justice affirmant que l’éradication totale de la corruption ne relève ni de l’Instance ni du Ministère public, mais dépend avant tout de la société, en particulier de la réprobation collective des comportements déviants. Il s’agit donc d’un travail de longue haleine, d’éducation et de socialisation, semant dès le plus jeune âge la graine de l’intégrité dans l’esprit de nos enfants.
Aujourd’hui, le « gendarme » de la lutte contre la corruption a présenté, en grande pompe, sa nouvelle stratégie quinquennale, qui s’articule autour de six axes majeurs, déclinés en 24 sous-axes opérationnels et 99 projets structurants, chacun assorti d’objectifs clairs, d’indicateurs de suivi et de mécanismes d’évaluation annuels. Une sorte de « charte institutionnelle » entre l’Instance, l’État et la société, et non un simple affichage d’intentions.
Pour autant, si les axes sur le renforcement du leadership normatif et prospectif, la prévention et la vigilance précoce, ou encore la diffusion de la culture de l’intégrité sont fondamentaux pour ce chantier, la réussite dépendra surtout de l’instauration de mécanismes infaillibles garantissant l’équité devant la justice. Ainsi, chaque salarié, fonctionnaire, élu ou officiel saura que nul n’échappe aux sanctions s’il choisit de passer au « darkside ». Les Commissions mixtes risquent d’avoir du pain sur la planche !
