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lundi, décembre 8, 2025

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El Guergarat : D’un simple passage frontalier à un corridor logistique africain

Après sa libération en 2020, la zone d’El Guergarat est en passe de devenir un hub logistique et un axe routier majeur du commerce transafricain avec le lancement de trois nouveaux projets de modernisation. Détails.

Avant 2020, la zone d’El Guergarat était encore un simple point de passage des convois commerciaux vers la Mauritanie. Un chemin jonché d’épines logistiques et de périls sécuritaires, surtout dans la zone-tampon au Sud du mur de la défense où les quelques kilomètres de piste non goudronnée en faisaient un trajet éprouvant et périlleux, surtout après avoir été bloqué pendant des mois par des miliciens du Polisario. D’où l’appellation de Kandahar, reflet de l’état chaotique qui prévalait dans cette étendue désertique menacée par les milices et les trafiquants. 

Depuis que les Forces Armées Royales ont délogé les milices du Polisario, le 13 novembre 2020, après un long blocage qui a perturbé le trafic routier, le Maroc a sécurisé une fois pour toutes la zone contre les incursions du Polisario et, en même temps, rétabli la libre circulation de façon encore plus fluide qu’avant. 

Dès 2021, les autorités marocaines ont entrepris de réaménager le reste de la piste de 1,3 kilomètre après avoir goudronné un tronçon de 3,7 kilomètres dès 2016. En outre, le poste a été modernisé pour rendre le passage des camionneurs plus aisé et confortable. Station de dessalement de l’eau de  mer, agences bancaires, unités hôtelières, mosquées… Plusieurs infrastructures ont été mises en place depuis lors. 
Entre-temps, le Maroc fait en sorte de transformer la zone en hub logistique pour sécuriser définitivement son commerce transafricain, dont ce passage frontalier est le cœur battant.  

Trois chantiers d’envergure 

Maintenant, on passe à la vitesse supérieure. La zone est vouée à devenir un hub logistique de grande envergure. Samedi, trois conventions ont été signées à cet effet à Dakhla lors d’une cérémonie officielle en présence du ministre du Transport et de la Logistique, Abdessamad Kayouh, et du ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour.

Il s’agit de trois grands projets visant le développement des infrastructures logistiques et commerciales dans la région Dakhla-Oued Eddahab. 

Cela s’inscrit dans un plan global destiné à faire de la zone une plaque tournante logistique et commerciale pour faciliter le commerce transfrontalier vers l’Afrique avec plus de connexion entre Dakhla et El Guergarat. 

Le futur hub s’appuie sur trois grands projets d’infrastructures. Le premier consiste en une zone d’activités économiques et logistiques basée à El Argoub. Celle-ci s’étend sur une superficie de 20 hectares. 134 millions de dirhams (MDH) sont mobilisés pour installer une vaste plateforme logistique “moderne et intégrée”. Ce projet vise à structurer les activités économiques, à réduire les coûts de transport et de stockage, ainsi qu’à offrir des opportunités d’emploi aux habitants de la région, explique le communiqué officiel. 

Le second projet porte sur l’aménagement de la première tranche du centre routier d’El Guergarat, implanté sur une superficie de deux hectares dans la commune de Bir Gandouz, située dans la province d’Aousserd. “Cette première tranche est destinée à renforcer la sécurité routière, à organiser les flux de transports, ainsi qu’à offrir des espaces équipés pour les conducteurs et les professionnels, contribuant ainsi à la compétitivité de la région en tant que principal corridor commercial entre le Maroc et l’Afrique”, précise la même source. 

En parallèle, une zone de commerce et de distribution sera construite à El Guergarat, dans le cadre du contrat-programme de développement intégré de la région Dakhla-Oued Eddahab.

Vers un axe routier majeur 

Ce va permettre de raffermir le commerce extérieur, c’est-à-dire les flux de marchandises vers l’Afrique, et ce, grâce à des infrastructures modernes et des espaces dédiés aux échanges commerciaux. On parie également sur l’attrait des investissements générateurs d’emploi. 

Tout cela contribue à l’attractivité de la région qui sera bientôt un hub maritime avec le lancement imminent du port Dakhla Atlantique. Lequel devrait être achevé d’ici 2028. Ce chantier, rappelons-le, est l’un des piliers de la future économie de la mer que le Royaume veut développer au large du Sahara et le cœur de l’Initiative Royale de désenclavement des pays du Sahel. II complète ainsi la zone d’El Guergarat pour faire du Sahara une future plaque tournante du commerce transafricain à la fois aux niveaux maritime et terrestre. 

El Guergarat a toujours été un cordon ombilical reliant le Maroc et l’Afrique à travers la Mauritanie, qui avait beaucoup souffert du blocage du passage par le Polisario. Un scénario qui n’est plus imaginable aujourd’hui et ne se reproduira plus. Raison pour laquelle le Royaume entend à la fois sécuriser ce passage en en faisant une zone commerciale et logistique intégrée qui répond à tous les besoins des convois commerciaux. L’enjeu est d’en faire une zone très compétitive. C’est ce qu’a expliqué le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, qui a rappelé que l’objectif est de parvenir à “un dispositif intégré visant à renforcer l’infrastructure logistique et commerciale de la région”.

Zones logistiques : Un chantier national 

Ce hub fait partie de la Stratégie nationale de développement de la compétitivité logistique et du programme prioritaire d’aménagement de 750 hectares de zones logistiques à l’horizon 2028 avec une attention particulière accordée aux provinces du Sud. Plus loin, d’ici 2030, on vise 70 zones dans 18 villes sur une superficie totale de 3.300 hectares.

Ce plan vise à renforcer l’intégration économique des différentes régions du pays, et à consolider le rôle du Maroc comme carrefour commercial entre l’Europe et l’Afrique.

Dans le détail, 10 plans d’orientation des zones logistiques sont en cours. Plusieurs régions sont concernées, dont d’Aïn Cheggag à Fès, le Sud de Casablanca (70 hectares), Kénitra (45 hectares), Béni Mellal et Midelt, selon les données livrées, le 21 avril 2025, par le ministre du Transport et de la Logistique, Abdessamad Kayouh, à la Chambre des Représentants. 

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