Ouarzazate – Soucieuse de perpétuer l’héritage ancestral de confection et de fabrication du fameux tapis Ouaouzguit, la tisserande Fadma Babla ne ménage ni temps ni efforts afin d’assurer le transfert intergénérationnel de ce savoir-faire artisanal et d‘en assurer le rayonnement au-delà de sa région.
Suivant les traces de sa mère, Fadma cette femme rurale issue de la commune Amerzgane (province de Ouarzazate) a su maitriser l’art de confection des tapis dès son jeune âge en faisant de cette activité par la suite une importante source de revenus, tout en lui conférant esthétique et créativité à même de faire sa singularité.
Pour Fadma, chaque tapis ouaouzguit est un chef d’œuvre à part entière et n’est identique à aucun autre, même si deux pièces peuvent contenir les mêmes motifs, les couleurs et les nuances.
“ Depuis la collecte, le lavage et le filage de la laine, jusqu’au le tissage, la fabrication du tapis ouaouzguit est un travail laborieux qui requiert dextérité, patience et savoir-faire exceptionnel ”, a-t-elle expliqué dans une déclaration à la MAP, soulignant l’importance de donner vie à cet art ancestral qui caractérise la région d’Ait ouaouzguit.
Et pour donner plus de rayonnement au tapis ouaouzguit, Fadma, décidée d’aller au bout de ses rêves, a jeté son dévolu sur l’action associative en créant la coopérative” Agoulid ” pour la production et la commercialisation de tapis ouaouzguit. Le but étant de mieux valoriser ce patrimoine et de participer aux diverses expositions et foires nationales et internationales dédiées à la promotion des produits de l’artisanat.
En fait, les tapis produits par la coopérative forcent l’admiration de par la qualité de fabrication et aussi les motifs et formes géométriques expressives qui peuvent être soit une myriade de losanges étalée sur la surface du tapis ou ces lignes, triangles et carrés réunis en bandes à l’intérieur d’une bordure bien ficelée.
Pour Fadma, le tapis ouaouzguit est un produit respectueux de l’environnement, sans produits chimiques. “Outre la laine naturelle de Siroua, du nom de la race ovine du jbel Siroua, les tisserandes font appel pour la coloration à des produits à base de substances naturelles tels que le henné et le safran”, a-t-elle assuré.
L’artisanat du tapis a beaucoup amélioré les conditions de vie de plusieurs femmes et familles dans la région, explique Fadma, également membre de la chambre d’Artisanat de la région Drâa-Tafilalet, ajoutant que la coopérative œuvre pour l’autonomisation économique des femmes, le renforcement de leurs capacités et leur intégration dans le tissu économique et social.
Au-delà de sa fonction décorative, le tapis ouaouzguit est un témoignage vivant de la culture, de l’histoire et de la vie de la population du « Grand Taznakht ». Chaque tapis relate une histoire et décrit des moments d’allégresse, d’espoir et de rêve de ces femmes “artisans/artistes” qui donnent libre cours à leur sens de créativité avant de dévoiler des œuvres d’art dont la beauté n’a pas d’égal.
Également présidente de l’association “Tiouiyine” pour la coopération et le développement, cette quinquagénaire œuvre à travers son implication associative, à l’amélioration des conditions de vie des femmes rurales et la promotion de l’éducation et la santé féminine et infantile, outre le renforcement de la participation des femmes dans la dynamique économique.
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