Fès – L’Université Euromed de Fès (UEMF) a abrité, jeudi, une table ronde réunissant des Prix Nobel et d’éminents scientifiques internationaux pour débattre des avancées en physique quantique et des technologies laser, dans le cadre de la célébration du centenaire de cette discipline fondamentale.
Organisée en partenariat avec l’Académie Hassan II des sciences et techniques, cette rencontre qui a réuni, entre autres, deux lauréats du Prix Nobel et cinq membres d’académies des sciences de France, du Danemark, d’Autriche et de Chine, s’inscrit dans la mission de l’UEMF de créer un environnement propice à l’échange d’idées et à la transmission des savoirs.
S’exprimant lors de cette rencontre, le président de l’UEMF, Mostapha Bousmina a qualifié l’évènement de “véritable fête de la science”, rappelant que “depuis l’apparition du Prix Nobel il y a 125 ans, il y a à peu près 700 prix Nobel en science”.
M. Bousmina a affirmé que l’UEMF qui “est sur la voie de l’excellence”, invite chaque mercredi des scientifiques et des orateurs de divers domaines, dont la philosophie, la pensée critique, la médecine, la poésie ou la science.
“Nous voulions comme université partager cette fête de la science avec toutes les universités de la région et même de l’université Mohammed premier d’Oujda, parce que nous considérons que nous sommes une seule université”, a-t-il dit.
Dans une déclaration à la presse, Alain Aspect, Prix Nobel de physique 2022 pour ses travaux sur l’intrication quantique, s’est dit “impressionné” par l’approche de l’UEMF.
“Le fait que cette université prône la tolérance et la science devrait permettre que des gens qui ont des opinions différentes, des religions différentes puissent travailler ensemble sans aucune difficulté. Je crois que ça caractérise le Maroc de façon générale et plus particulièrement cette université”, a-t-il dit, évoquant de potentielles collaborations futures entre son institut, membre de l’Université Paris-Saclay, et l’UEMF.
Le physicien français qui a indiqué que la recherche théorique au Maroc “est déjà au niveau international”, estime toutefois que la recherche expérimentale nécessite, elle, “des investissements et du temps pour se développer pleinement”.
“Les Marocains ont tout pour arriver à faire aussi une recherche expérimentale de grande qualité”, a-t-il assuré.
Serge Haroche, Prix Nobel de physique 2012 pour ses méthodes innovantes de mesure et manipulation des systèmes quantiques individuels, s’est félicité, de son côté, de la qualité des installations et de l’approche pédagogique de l’UEMF, notamment dans le domaine de l’impression 3D et de la résonance magnétique nucléaire.
“Je suis très impressionné par la place de la recherche dans l’université. Je trouve que la qualité dans la recherche scientifique est vraiment une préoccupation majeure ici, tout comme la recherche de l’excellence chez les étudiants”, a-t-il dit.
Le Prix Nobel 2012 a souligné l’importance de former des hommes et des femmes, “dotés non seulement d’expertise dans leur domaine, mais aussi d’esprit critique et de compétences linguistiques”, jugeant primordial d’attirer les jeunes vers la science en stimulant leur curiosité et en leur offrant les moyens de s’épanouir.
Cette table ronde à laquelle ont pris part des chercheurs des universités Sidi Mohammed Ben Abdellah de Fès, Moulay Ismaël de Meknès, Mohammed Premier d’Oujda et Al Akhawayn d’Ifrane, intervient dans le cadre du centenaire de la physique quantique, marquant un siècle de découvertes qui ont bouleversé la compréhension de l’univers.
Les discussions ont permis d’explorer les avancées récentes dans ce domaine, tout en mettant en lumière les applications pratiques des technologies des lasers.
Selon les organisateurs, cette table ronde a non seulement célébré les progrès extraordinaires de la physique quantique, mais a également renforcé les liens entre la communauté scientifique internationale et les institutions marocaines.
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