Par Amal Tazi.
Paris – Après un été olympique mémorable, les yeux du monde entier seront de nouveau rivés, les 7 et 8 décembre, sur la capitale française pour son autre événement phare de l’année 2024: la très attendue réouverture de la cathédrale historique Notre-Dame de Paris.
Le choc des images du terrible incendie du 15 avril 2019 qui a failli réduire à néant ce patrimoine d’une valeur universelle exceptionnelle, hante encore les esprits, la date étant désormais gravée dans la mémoire collective.
Tous ceux qui ont assisté, ahuris, à l’embrasement de ce joyau de l’architecture gothique jusqu’à l’effondrement de sa toiture et sa flèche millénaire, tout comme ceux, encore plus nombreux, qui ont suivi la scène en direct sur les chaînes de télévision locales et étrangères ou sur les réseaux sociaux, ont hâte de voir Notre-Dame de Paris renaître de ses cendres.
Il aura fallu cinq ans de restauration pour concrétiser la renaissance espérée de ce monument emblématique de la France, inscrit depuis 1991 au patrimoine mondial de l’UNESCO au sein de l’ensemble « Paris, rives de la Seine ».
C’est le délai ambitieux qu’avait fixé le président Emmanuel Macron en promettant dès le soir du tragique incendie, dans un discours des plus solennels depuis l’Elysée, de « rebâtir Notre-Dame ».
« Je vous le dis ce soir avec force : nous sommes ce peuple de bâtisseurs. Nous avons tant à reconstruire. […] Nous rebâtirons la cathédrale plus belle encore et je veux que ce soit achevé d’ici cinq années”, avait-il dit.
Depuis, c’est une mobilisation nationale sans précédent, confortée par un élan de solidarité dépassant les frontières, qui s’est associée à cette volonté de réaliser dans les délais ce projet monumental.
« Des dons sont venus d’un très grand nombre de pays, y compris d’ailleurs de pays qui ne sont pas de tradition chrétienne », assure-t-on auprès de la présidence française.
A rappeler que sur Très Haute Instruction de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, le Royaume du Maroc avait décidé de faire une contribution financière à la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame, « symbole de la ville de Paris, de l’histoire de France et lieu de recueillement pour des millions de fidèles ».
Au total, 843 millions d’euros de dons ont été recueillis, selon L’Elysée, pour cette restauration qui aura coûté 700 millions d’euros au titre des deux premières phases (d’abord celle de consolidation pour éviter l’effondrement de la cathédrale dans les mois qui ont suivi l’incendie, et puis la restauration proprement dite).
Le montant restant servira à financer la troisième phase de restauration, celles des façades et de la couverture de la sacristie et du chœur. Ces travaux, déjà prévus d’ailleurs avant l’incendie, seront conduits en 2025.
A la contrainte d’un calendrier serré, s’ajoutait une autre et non des moindres : reconstruire à l’identique ce chef-d’oeuvre de l’architecture gothique, avec des techniques de sécurité et de protection à même d’éviter d’autres incidents tragiques à l’avenir.
Conscient de l’ampleur du défi, le président français a veillé personnellement au suivi du chantier et à l’avancée des travaux, multipliant les visites in situ.
Son ultime visite avant l’inauguration est prévue le 29 novembre. Elle sera l’occasion de découvrir les premières images de la cathédrale rebâtie, dont la splendeur sera dévoilée dans son intégralité.
En attendant, la célèbre cathédrale du XIIIe siècle qui accueillait avant l’incendie entre 12 et 14 millions de personnes par an, ce qui en faisait le monument historique le plus visité d’Europe, continue de susciter l’intérêt des curieux, Parisiens et touristes compris, très nombreux à s’approcher du site du chantier au cœur de Paris, non loin des quais de Seine.
« Beaucoup de gens viennent ici pour voir l’avancée des travaux et ce depuis le début du chantier de restauration. Ici vous pouvez croiser toutes les nationalités», confie à la MAP Philippe, un de ces bouquinistes indissociables des quais parisiens.
Pour celui qui peut témoigner du flux quotidien des visiteurs depuis l’incendie, il est toujours intéressant de voir Notre Dame « même blessée ».
« Les gens attendent avec impatience sa renaissance et la possibilité de la visiter à nouveau. C’est vraiment un grand moment que nous attendons tous », dit-il.
Un constat que confirment plusieurs touristes et visiteurs rencontrés sur place.
C’est le cas de William de Singapour qui affirme attendre « avec impatience » la réouverture de ce monument « représentatif de la France et de l’architecture médiévale ». Jusqu’ici, ce fan d’art et d’histoire pouvait se contenter d’une visite virtuelle de la cathédrale, mais il avoue que cette découverte ne saurait se substituer à l’expérience de l’exploration réelle.
Elyne qui vient des Philippines pour sa deuxième fois à Paris, se souvient avec nostalgie de sa première visite en 2017 : « Notre-Dame n’était pas alors brûlée ».
« Nous attendons tous la réouverture de cette cathédrale qui symbolise beaucoup pour la France et le monde », s’enthousiaste la touriste asiatique, « très heureuse d’être là » pour la circonstance.
Naturellement, les Parisiens sont les premiers à guetter cet événement exceptionnel dans le calendrier culturel de leur ville.
« Je suis vraiment très content que Notre-Dame de Paris va rouvrir et qu’elle puisse accueillir de nouveau les visiteurs et les religieux du monde entier», résume Louis qui perçoit cette réouverture comme « la victoire de la création sur la destruction, une sorte de phénix qui renaît de ses cendres ! ».
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