Genève – Les efforts du Maroc pour réaliser la parité dans le domaine de la responsabilité judiciaire ont été soulignés, jeudi à Genève, lors d’un événement marquant la 4e Journée internationale des femmes juges, organisé en marge de la 58ème session du Conseil des droits de l’Homme.
Lors d’un side event organisé par le Qatar, la magistrate marocaine Mina Sougrati, présidente-élue de l’Association internationale des femmes juges (AIFJ), qui passait en revue l’intérêt grandissant aux niveaux mondial et régional au renforcement du rôle des femmes juges, s’est attardée sur les initiatives prises par le Maroc dans ce domaine.
La présidente de l’Union des femmes juges du Maroc (UFJM) a cité notamment l’initiative du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), notant que dans le cadre de la réforme, du développement et de la modernisation du système judiciaire, le Conseil a adopté une stratégie de travail 2021-2026 qui comprend plusieurs mesures, dont la mesure 37, qui vise à réaliser la parité dans le domaine de la responsabilité judiciaire.
En application de cette mesure, le CSPJ a créé une commission thématique chargée d’étudier les problèmes et les obstacles qui empêchent la mise en œuvre de ladite mesure sur le terrain, a-t-elle précisé.
Cette mesure tire sa légitimité de la Constitution du Royaume, qui stipule la nécessité d’aller vers la parité entre hommes et femmes, mais aussi des lois organiques et des obligations internationales en la matière, a expliqué cette juge au Tribunal administratif de Casablanca.
Au-delà d’être un droit fondamental, la participation des femmes au pouvoir judiciaire est une nécessité pour promouvoir la parité du genre, a-t-elle souligné, ajoutant que la présence de femmes juges enrichit le système judiciaire de perspectives et d’expériences diverses, ce qui contribue à renforcer la transparence, l’intégrité et à lutter contre la corruption.
De même, a-t-elle soutenu, la représentation des femmes aux postes judiciaires renforce la confiance de la société dans le système judiciaire et garantit que les besoins et les aspirations de toutes ses catégories soient pris en compte.
Au niveau international, Mme Sougrati a rappelé l’adoption, en avril 2021, par l’Assemblée générale des Nations Unies d’une résolution désignant le 10 mars de chaque année Journée internationale des femmes juges, sur la base d’une initiative présentée par l’État du Qatar. Cette journée vise à mettre en valeur les réalisations des femmes juges et à renforcer leur participation dans les systèmes judiciaires du monde entier.
Elle a également évoqué l’initiative Women in Leadership in Law (WILIL) visant à autonomiser les femmes juges et à promouvoir la diversité et l’égalité des sexes dans le système judiciaire.
Dans le cadre de cette initiative, l’AIFJ s’est associée à plusieurs de ses sections nationales pour éliminer les obstacles et développer des solutions concrètes en vue de créer un environnement permettant aux femmes juges de progresser, de s’épanouir et d’atteindre la parité, en particulier dans les juridictions supérieures.
Rassemblant des représentants de gouvernements, des professionnels du droit et juges, des représentants d’organisations internationales et régionales et des acteurs de la société civile, ce side event vise à relever ces défis en mettant en lumière les stratégies et initiatives réussies qui ont efficacement amélioré la représentation des femmes dans les systèmes judiciaires.
Il se veut un forum d’échange d’expériences, de bonnes pratiques et de solutions collaboratives pour promouvoir et renforcer la participation des femmes dans les systèmes judiciaires à l’échelle mondiale.
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